mardi 30 janvier 2007 | By: Mickaelus

Sortie des Mosquées de Roissy à la Fnac de Nantes, mon témoignage

Un témoignage qui date d'un moment puisque Les mosquées de Roissy est un livre de Philippe de Villiers paru le 27 avril 2006. Je retranscris néanmoins à l'identique la narration que j'avais faite à l'époque car elle est symptomatique de ce qui se passe en France depuis trop d'années - et de ce qui risque de se produire encore longtemps, malheureusement, si rien n'est fait. Place au texte :


"Je suis arrivé à la Fnac de Nantes avant midi, pressé d'acheter l'ouvrage de Villiers, et dès que le bâtiment fut en vue des tracteurs me donnèrent un papier. Je prends machinalement ce que je ne regarde que quelques pas plus loin et dont voici le contenu (en conservant les fautes) :

De Villiers : La France n'est pas à toi !
Elle est à nous !

Aujourd'hui, sort un livre de Philippe De Villiers, distribué par le réseau FNAC.
Ce livre attise les haines et accentue les préjugés et amalgames racistes en faisant d'une partie de la population des terroristes potentiels à raison de leurs origines ou de leurs confessions. Dans ce livre P. de Villiers considère que l'islam n'est pas compatible avec la République, c'est-à-dire que pour lui un musulman ne peut pas être un citoyen.

Avec une telle analyse il va plus loin dans ses propos que J.-M. Le Pen.

Pour nous, les citoyens et les militants antiracistes, la sortie de ce livre en librairie n'est pas un évènement anodin. C'est une insulte faites à ces millions de citoyens qui croient aux valeurs du vivre ensemble et de la fraternité, et qui luttent au quotidien contre les extrémistes de tous bords.

Par ces propos P. de Villiers cherche à attiser les haines et les peurs. C'est pourquoi SOS RACISME demande à la FNAC de retirer ce livre des magasins de son réseau.

[suit un bulletin d'adhésion que je vous épargne]


Inutile de vous dire que le papier en question a fini à la poubelle. Plutôt que d'aller débattre avec les tracteurs, j'ai préféré faire du repérage à l'intérieur. Au second étage, au rayon politique et actualités, tout semblait tranquille. Sauf qu'en ouvrant ces livres j'ai trouvé que des petits malins avaient inséré leurs tracts de SOS racisme, tracts que je me suis empressé d'ôter. Sentant l'ambiance à venir, j'ai attendu, jusqu'à ce qu'une jeune femme filme avec une caméra le livre de Villiers. Je reste à distance, jusqu'à ce qu'un homme de type maghrébin approche. Le dialogue s'installe entre eux et j'apprends que la jeune femme utilise ce sujet pour une soutenance. L'homme dit clairement son opinion défavorable du livre qui pour lui ne derait pas sortir en librairie et qu'il compare à Mein Kampf. Il n'accepte pas d'être filmé mais veut bien être interviewé. Lors de l'interview, il dépeint Villiers comme un royaliste, le décrit comme un opportuniste qui cherche à crééer une crise pour prendre le pouvoir. Je me place pendant ce temps à côté, prenant le livre et adoptant une attitude provocatrice, souriant et me moquant doucement dans le dos de l'homme. Celui-ci, comme je le pensais, finit par se rendre compte de mon manège et dit "vous voyez ce jeune homme en train de lire, etc." Je fais mon entrée dans le débat, et je lui annonce que je suis adhérent du MPF, ce qui semble interloquer l'homme. Un débat s'ensuit plutôt houleux, l'homme musicien parle fort, gesticule et ne sait quelle cortorsion faire pour se rendre intéressant. Pour lui Villiers est un fasciste, un royaliste, son livre digne de Mein Kampf. Bref le débat se déroule. Arrive ensuite une jeune femme qui nous interwieve pour Sun Radio. Je fais un petit coup médiatique en indiquant que j'ai retiré des ouvrages de Villiers des tracts d'SOS Racisme. La jeune femme de Sun Radio m'interwieve après l'agité en insistant sur cette question, à quoi je réponds qu'il me paraît évident que le lecteur doit aborder le livre de Villiers en toute liberté, sans une propagande portant atteinte à l'esprit critique (si je passe sur cette radio ce sera demain matin entre 7 et 10 h). Je dresse aussi le programme de Villiers, insiste sur le danger du communautarisme, avant de répondre à des questions pour l'autre jeune fille qui me filme feuilletant le livre de Villiers. Bref, quelques temps plus tard je me mets à feuilleter le livre quand j'entends des voix derrière moi. C'était le musicien agité qui était revenu avec tous les tracteurs de SOS Racisme, c'est-à-dire une dizaine, qu'il avait auparavant sollicités par portable. Un débat agité s'en est ensuivi, lors duquel j'ai conservé un sang froid admirable pendant une heure, seul contre tous, parmi une foule d'une vingtaine de personnes au moins. Tout y est passé, l'Islam, les émeutes francophobes, le catholicisme, je n'ai rien cédé. J'ajoute que le public était dans sa quasi-totalité contre Villiers également. On m'a reconnu le courage de défendre seul ces idées, mais j'ai entendu une femme me dire qu'elle avait honte d'être ma concitoyenne, une autre que Villiers à la télé lui avait paru hystérique et pire que Le Pen, d'autres que je stygmatisais tous les musulmans. J'ai répondu point par point mais le public était clairement hostile. J'ai prévenu l'agité contortionniste que pendant les mois qui suivent et jusqu'à 2007 il trouverait à qui parler et que la France aurait des défenseurs dignes d'elles. Au bout d'environ une heure, la sécurité est arrivé, l'agité s'en est presque pris à l'homme en réclamant le retrait du livre et ne voulant pas reconnaître que ce n'était pas à lui de décider si oui ou non la Fnac était un lieu de débat public, après qu'on lui ait rappelé qu'il s'agissait d'un lieu privé. Bref la discussion a fini là et je suis retourné flaner dans le magasin. En sortant un quart d'heure plus tard, l'agité discutait encore avec la sécurité près des caisses avec un de ses amis de SOS Racisme. Encore un terroriste qui croyait faire la leçon.

Voilà c'était juste un petit témoignage, révélateur du malaise que suscite la sortie du livre de Villiers."

1 commentaires:

Anonyme a dit…

Merci pour ton témoignage très intéressant.

Tu m'avais parlait de cette histoire sur msn sans préciser d'avantage ce qui s'était passé.

En tous les cas je te félicite pour ton courage de défendre tes idées.

Bonne continuation.